In Muslim eschatology, death is seen as a transition to the afterlife, or more precisely to paradise or hell. But the grave can already be one or the other. It can turn into a place of terrible punishment, but it can also be a pleasant place that resembles paradise in many ways. It depends on the behavior of the believer, but especially on the two angels who play a key role in determining the outcome of his life. In fact, Nakīr and Munkar are two angels responsible for collecting the believer’s benefits and misdeeds during his life, one on his right collecting the positive behaviors and the other on his left collecting the negative actions. Since they have never been the subject of a systematic study related to their genealogy and have been mentioned incompletely and scatteredly over the centuries, this study focuses on these two key figures of Muslim eschatology. It is divided into two parts: The first, diachronic part, attempts to reconstruct the genealogy of the discourse on these two angels in the sacred texts, the Qur’an and the sayings of the Prophet, as well as among the exegetes who later took up the subject; the second part aims to determine their place in Muslim eschatology and the role they play in the narrative economy of stories about the living dead and in defining a new type of narratives, sometimes characterized by their accidental aspect. We will try to find explanatory elements in Muslim casuistry.

Dans l’eschatologie musulmane, la mort est considérée comme une transition vers l’au–delà, plus précisément vers le paradis ou l’enfer. La tombe devient dès lors le lieu d’une nouvelle existence pour le mort. Elle peut se transformer en lieu de châtiments terribles comme elle peut être un lieu agréable, proche par de nombreux aspects du paradis. Cela dépend du comportement du croyant, mais surtout des deux anges qui jouent un rôle capital dans la détermination de l’issue de la vie. Cette étude est dédiée à Nakīr et Munkar, deux anges chargés de recueillir les bienfaits et méfaits du croyant: l’un à sa droite recueille les comportements positifs et l’autre à sa gauche les actions négatives. N’ayant jamais fait l’objet d’une étude systématique liée à leur généalogie et faisant constamment l’objet de mentions ou de notes de lecture, ces deux personnages clefs de l’eschatologie musulmane seront ici analysés du point de vue de leur place et leur rôle dans l’économie narrative des récits de la tombe. Cette étude sera divisée en deux parties: la première, diachronique, tentera de reconstruire la généalogie du discours sur ces deux anges dans les textes sacrés, le Coran et les dires du prophète, ainsi que chez les exégètes qui se sont emparés par la suite du sujet; la seconde partie a pour objectif de déterminer leur place dans l’eschatologie musulmane et le rôle qu’ils jouent dans la construction de la subjectivité du mort et dans la détermination d’une narration indéterminée qui fait écho à l’eschatologie musulmane en général très marquée par la connaissance de l’issue des choses réservée exclusivement à Dieu.